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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
27 juillet 2008

Famines : l'urgence

LE MONDE | 23.07.08 | 14h37  •  Mis à jour le 23.07..08 | 14h37

Depuis le début de l'année, des "émeutes de la faim" ont éclaté dans une quarantaine de pays. Du Mexique à l'Indonésie, de Haïti au Cameroun, les populations sont descendues dans la rue pour protester contre la hausse des prix alimentaires. Ces manifestations n'étaient que l'aspect le plus spectaculaire d'un phénomène que la FAO quantifie régulièrement : le nombre de personnes sous-alimentées est passé, ces derniers mois, de 854 millions à environ 900 millions.


Dans la Corne de l'Afrique,un désastre alimentaire guette plus de 14 millions de personnes.

Jusqu'à présent cependant, nul n'évoquait le spectre de la famine. C'est désormais chose faite. Depuis quelques jours, le Programme alimentaire mondial (PAM), qui dépend de l'ONU, prévient : si la communauté internationale ne réagit pas dans les deux mois, 14 millions de personnes sont menacées de famine dans les cinq pays de la corne de l'Afrique : l'Ethiopie, l'Erythrée, la Somalie, le Kenya et l'Ouganda.

Sécheresses, incuries gouvernementales et prix de l'essence élevés qui renchérissent les coûts de distribution : ces pays accumulent à peu près toutes les difficultés. Ils ne sont pas les seuls. En Birmanie, à nouveau tombée dans l'oubli médiatique, la FAO estime avoir besoin de 30 millions de dollars pour que les agriculteurs qui ont tout perdu lors des typhons disposent, dans les semaines à venir, des semences nécessaires à leur future récolte.

Après le sommet mondial sur l'alimentation organisé en juin à Rome et le G8 qui, au début de ce mois, a invité plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement africains à participer à ses travaux, la communauté internationale peut difficilement rester indifférente à ces appels. L'Europe, qui, selon les professionnels eux-mêmes, s'apprête à connaître des récoltes "exceptionnelles" de céréales en 2008, le peut encore moins que les autres.

Au-delà de ces situations d'urgence, l'aide doit être repensée de fond en comble. En Ethiopie, les céréales produites sur place coûtent plus cher que les céréales importées, reconnaît le PAM. Cercle vicieux : l'aide internationale appauvrit encore davantage les agriculteurs et rend le pays encore plus dépendant de l'extérieur. Au-delà des aides d'urgence nécessaires, c'est l'ensemble des soutiens aux agricultures des pays pauvres qu'il faut repenser.

Article paru dans l'édition du 24.07..08.
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ttp://www.lemonde. fr/organisations -internationales /article/ 2008/07/23/ josette-sheeran- un-desastre- alimentaire- guette-14- millions- de-personnes_ 1076311_3220. html#ens_ id=1076405

Josette Sheeran, directrice du Programme alimentaire mondial

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