Pour la libération de tous les prisonniers politiques Mapuche
Le 7 novembre 2002, Alex
Lemún, jeune Mapuche âgé de 17 ans, habitant la communauté de Montutui
mapu (commune de Ercilla) était abattu d’une balle dans la tête par la
police chilienne lors d’une récupération pacifique de terres ancestrales
exploitées par une grande entreprise forestière. Son assassin, le Major
Aurelio Treuer Heysen, n’a ni été jugé ni sanctionné, rappelant
l’impunité dont bénéficient encore aujourd’hui les tortionnaires qui se sont
adonnés à des violations des droits de l’homme durant la dictature
militaire. Alex Lemún reste, dans la
mémoire de tout un peuple, comme une victime de plus d’une « transition
démocratique chilienne » qui, ces dernières années, a été entachée du sang
et de la souffrance de familles qui ont osé se lever pour réclamer leurs droits
civiques et territoriaux. Depuis l’année 1997, moment de la résurgence des
revendications historiques du peuple Mapuche, on dénombre plusieurs morts dans
les communautés et prisons, des centaines d’arrestations, de blessés et de
membres de communautés et d’organisations mapuche ainsi que de sympathisants
emprisonnés, condamnés à de lourdes peines. Les premiers touchés par cette
violence policière sont les femmes et les enfants. Aujourd’hui, une vingtaine
de prisonniers politiques Mapuche, dont des dirigeants et chefs
traditionnels, croupissent dans les
geôles chiliennes. Tandis que l’impunité
continue pour ceux qui ont commis des violations des droits de l’homme envers
les Mapuche ou qui leur ont usurpé leurs terres, les injustices sociales
s’accentuent, les revendications des organisations et des communautés ne sont
pas écoutées quand elles ne sont pas « criminalisées ». Malgré la
ratification par l’Assemblée Générale de l’ONU de la « Déclaration universelle
des droits des peuples autochtones » et la publication de différents
rapports par des institutions internationales (ONU, FIDH, HRW, Amnesty
International) dénonçant ces différentes atteintes aux droits du peuple mapuche,
le gouvernement chilien continue à mener une répression contre les organisations
et les communautés Mapuche revendiquant des droits politiques et territoriaux
pourtant reconnus au niveau international. Aussi, nous aimerions que
cette journée du 7 novembre soit dédiée à la mémoire du jeune Alex Lemún, de
tous ceux qui ont été assassinés ces dernières années (Julio Huentekura, José
Domingo Collihuin Catril ; Rodrigo Cisternas; Matias Catrileo…) et
emprisonnés pour avoir réclamé justice et dignité pour le Peuple
Mapuche. Nous vous invitons à
participer à une scène ouverte engagée qui aura lieu au Squat Sans Plomb, 38
rue Gabriel Péri (M° Mairie d’Ivry), le vendredi 7 novembre 2008, à
partir de 19 heures, afin de réaffirmer notre soutien aux prisonniers
politiques mapuche, aux familles des victimes de la répression au Chili et de
réclamer « justice et liberté pour le Peuple
Mapuche ».