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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
21 avril 2010

Récit d’une expulsion dans un charter Frontex

 10 mars 2010, vol Paris-Lagos (Nigeria) avec escale à Madrid (Espagne), organisé par la France, coordonné par Frontex.


Ont été embarqués dans un très vieil avion de la compagnie EgyptAir :

- 8 Nigérians de Norvège,

- 5 Nigérians du Danemark,

- 8 à 10 Nigérians de France,

- 1 Nigérian des Pays-Bas ;

En Espagne : 20 autres Nigérians.


Parmi lesquels, 10 à 15 femmes et 2 à 3 enfants d’un âge de 8-9 ans.

Chaque expulsé-e était « personnellement escorté-e » par 3 policiers du pays qui les expulse, et du personnel médical des Pays-Bas et de France.


Tou-te-s les expulsé-e-s étaient menotté-e-s mains et pieds ( avec une sangle qui attache les menottes des mains à celles des pieds) et entravé-e-s par un “bodycuff” (fixation de la taille et des mains). Ils ont juste été détaché-e-s avant d’arriver à Lagos.

 

Il y a eu du retard à Madrid, causé par la résistance des quelques 20 expulsé-e-s à l’embarquement.


Durant le vol, aucun repas chaud ne leur a été servi, juste du pain et du fromage, ce qui n’a pas du tout suffi. Pas de télévision, ni de radio sur ce vol.


Ils ont été “relâché-e-s” dans la partie réservée aux cargos de l’aéroport de Lagos.


Ce compte-rendu est celui de Ricky, qui fait partie des survivants très traumatisés de l’incendie qui avait eu lieu au centre de détention de Schipol (Amsterdam, PB) en 2005, où 11 migrants sans papiers sont morts. Il a été mis à l’isolation au centre de détention le jour précédant son expulsion. Lors de son transfert à l’aéroport de Schipol, les policiers lui ont mis des menottes aux mains et l’ont entravé avec un « bodycuff » à la taille. A l’aéroport, ils lui ont aussi attaché les pieds et ensuite expulsé dans un avion privé pour Paris, avec une escorte de trois policiers et un médecin. Le voyage entre Amsterdam et Lagos a au total duré presque 24 heures. A Lagos, on l’a sorti de l’avion sans lui remettre de certificat médical ni lui donner de médicaments comme cela avait été promis à son avocat par le « Service néerlandais des Rapatriements et des Départs ( ?!)» [Department of Repatriation and Departure]. Il a reçu 50 euros pour payer les transports et survivre les premiers jours. Certain-e-s expulsé-e-s n’ont pas reçu d’argent du tout. Un mois a passé depuis cette expulsion et Ricky a toujours mal à ses chevilles enflées à cause des menottes et du traitement agressif qu’il lui a été infligé. Il n’a pas d’argent pour payer les médicaments dont il a besoin.

 

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