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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
12 mai 2010

Une centaine de manifestants iraniens arrêtés à Paris

Une centaine de manifestants iraniens ont été arrêtés cet après-midi à Paris par des CRS alors qu’ils dégradaient la façade de l’ambassade d’Iran.

” A 16 heures, environ 200 iraniens se sont spontanément et pacifiquement rassemblés sur le parvis des Droits de l’homme du Trocadéro(sans autorisation préalable), en réponse à l’exécution de cinq prisonniers kurdes par les autorités iraniennes  (dont une femme) ce matin à Téhéran “, raconte Yashar Mohtashem, Iranien présent sur les lieux, et membre du Comité indépendant contre la Répression des Citoyens iraniens (Where is my vote). “Puis sur les coups de 17 heures, les manifestants se sont postés devant l’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris, à quelques mètres de là (rue Iéna). Certains manifestants très en colère, et indignés par la barbarie du gouvernement iranien, ont alors inscrit les noms des prisonniers exécutés sur les murs de l’ambassade, puis y ont tagué des slogans révolutionnaires (en français et en persan) :

“LA FRANCE AVEC NOUS”

“SOLIDARITÉ INTERNATIONALE”

“À BAS LA DICTATURE”

“LIBÉREZ LES PRISONNIERS POLITIQUES”

“À BAS KHAMENEI (le Guide suprême iranien)”

“KHAMENEI ASSASSIN, TON RÈGNE TOUCHE À SA FIN”

“Les manifestants ont également collé les portraits des cinq Iraniens pendues ce matin, puis s’en sont pris à la plaque de la représentation officielle ainsi qu’aux caméras de sécurité qui les filmaient. Les membres de l’ambassade ont eux répliqué avec des insultes puis en nous arrosant avec les tuyaux du jardin de l’ambassade. Quelques instants plus tard, un cordon de CRS mobiles s’est formé autour de nous pour nous contenir. Une heure après, les agents français ont arrêté une centaine d’entre nous puis nous ont placés dans des bus.

Ils nous ont conduits au commissariat de la Goutte d’or, dans le 18ème arrondissement de Paris. Or celui-ci manquant de place, certains, dont moi, ont été amenés au commissariat du 11ème arrondissement (107 boulevard Voltaire). Après nous avoir fouillés, les policiers ont enregistré nos identités, et nous ont conduits dans les sous-sols du bâtiment. Là, nous avons été séparés en deux groupes, ceux qui possédaient leurs papiers, et les autres. Les agents de la paix refusent pour l’instant de recevoir nos plaintes contre les employés de l’ambassade d’Iran pour injures et nous demandent d’éteindre nos portables. Nous sommes 43 Iraniens, le reste doit arriver…”

Tous les manifestants ont été libérés ce soir à 22h30.

Les autorités iraniennes ont pendu ce matin cinq militants kurdes, dont une femme, qu’elles accusent d’avoir mené des attentats contre des bâtiments gouvernementaux ainsi qu’un pipeline de gaz vers la Turquie. Ils ont été accusé de “moharebeh”, c’est à dire d’être des “ennemis de Dieu”, et auraient “confessé avoir dirigé des opérations terroristes durant ces dernières années”, selon l’agence de presse officielle IRNA.

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Les victimes se nomment Shirin Alamhouli (une femme), Farzad Kamangar, Ali Heidarian, Farhad Vakili and Mehdi Eslamian. Selon l’agence de presse officielle iranienne ISNA, les quatre premiers étaient membres du groupe Kurde rebel PJAK (le parti de la vie libre du Kurdistan), un groupe nationaliste et séparatiste kurde. Eslamian aurait été lui membre du groupe monarchiste de “l’Assemblée du Royaume d’Iran”. Déjà, en janvier dernier, deux personnes présentées par le gouvernement iranien comme des manifestants et accusées d’appartenir à ce groupe royaliste avaient été pendues. Pourtant, leurs avocats avaient expliqué plus tard que leurs clients avaient été “obligés de formuler des aveux en raison de menaces contre leur famille”.

farzad_kamangar.1273430608.jpg

En novembre dernier,  un autre jeune activiste kurde-iranien, Ehsan Fattahian , avait été exécuté pour “activité armée contre la sécurité nationale”.

Pour beaucoup de spécialistes en Iran, ces exécutions avaient eu pour but premier de dissuader les opposants à la réélection de Mahmoud Ahmadinejad de descendre à nouveau dans la rue, avec un résultat plus que satisfaisant, le 11 février dernier .

Mais ce n’en est pas fini des cadavres en Iran. Hier matin, on a appris que six Iraniens condamnés pour trafic de drogue, avaient eux-aussi été exécutés (pendus) dans la ville de Karaj (ouest de Téhéran).

Il faut dire que tous les yeux sont tournés vers le 12 juin prochain, date anniversaire de la réélection d’Ahmadinejad, et donc des premières émeutes. À cette occasion, les leaders de l’opposition MirHossein Moussavi et Mehdi Karoubi ont de nouveau appelé le peuple à manifester…

11 exécutions en un week-end, au moins 61 depuis de le début de l’année…triste record pour la République islamique.

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