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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
30 septembre 2010

DE LA DESOBEISSANCE CRIMINELLE...

Suite au mouvement anti-cpe, j’ai été arrêté pour avoir jeté des cannettes sur des flics. Après le tralala habituel, j’ai était condamné à 50 heures de tiges. Un an et demi plus tard je suis re-convoqué chez les flics pour filer mon ADN. Dans un premier temps, je m’étonne de la chose ; mon ADN, ils l’ont déjà. C’était suite à une rixe, et ça fait déjà plus de trois ans, tout juste après l’application de la loi perben. A l’époque, je ne savais même pas qu’on pouvait tenter de refuser de donner son ADN, j’ai tendu la langue facilement, j’avais 48 heures de garde-à-vue dans les dents. Et maintenant, on me re-demande de tendre la baveuse... Et je ne veux pas. Je passe donc au tribunal en Avril 2008. J’écris ce papier, ce n’est pas pour faire un énième réquisitoire contre la politique de Sarko, c’est un ennemi, son gouvernement aussi et y a pas besoin d’avoir lu Orwell pour comprendre qu’on est dans un beau merdier. Je vais juste expliquer mon point de vu sur toute cette lutte contre l’ADN. Je trouve toujours étonnant de voir que tant de personnes s’enflamment contre cette nouvelle méthode de gestion des personnes à risques. Ces pressions politiques rappelleraient les méthodes des régimes totalitaires, dit on. C’est drôle, on dirait qu’il y a toujours des personnes qui débarquent dans le merdier. Mais dans quel monde vivez-vous ? C’est à croire que jusqu’à cette rencontre avec la réalité brute du monde de la justice, vous n’avez jamais eu une once de réflexion sur ce qu’est votre quotidien merdique. Je parle de tous ceux qui débarquent ; faucheurs volontaires, étudiants en colère, militants, etc, et qui tout d’un coup se retrouvent devant la justice et découvrent qu’on est dans un monde ou la répression est sans limites. Et oui, un régime totalitaire c’est un système qui subordonne l’humain à la raison d’Etat. Tout est bon pour qu’un Etat perdure, et c’est sa raison même d’exister que de devenir total. Certain disent qu’il y aurait des lois qui prendraient un caractère totalitaire, sous entendant que d’autres évoluent bien. Mais une loi, par ce qu’elle génère n’est rien d’autre que le parachèvement d’un système qui cherche la totalité. Notre système subordonne et gère l’humain d’une manière bien plus subtile qu’à certains moments de notre histoire. Et c’est aussi pour ça, que certains débarquent. L’aspect totalitaire de la société dans laquelle on évolue est partout, et c’est une démonstration éloquente de la puissance de l’aliénation que de voir des militants, des syndiqués, ne découvrir ce qu’est réellement la répression que quand ils se font coffrer pour des histoires qu’ils dissent légitimes. N’y avait il rien de totalitaire dans leur quotidien ? N’allaient ils pas au turbin comme tout les jours ? Ne délestaient t-ils pas leurs marmots aux mains de l’éducation national comme chaque matin ? Ne payaient t-ils pas leurs impôts ? Ne consommaient t-ils jamais ? L’Etat cette pieuvre, n’a d’autre but que de contenir une population qui risque de lui échapper à tout moment. Et ce qui se passe avec cette histoire d’ADN, c’est juste un pas de plus dans la gestion des animaux à risques que nous sommes. Et parce que l’Etat devient grossier dans sa manière de faire en voulant ficher tout le monde à l’ADN, il se dévoile tout d’un coup plus méchant que jamais face à des personnes qui se croyaient épargnées, voir en légitimité. Et c’est pour ça que certains s’offusquent, comme ce militant : « je ne suis pas un délinquant moi ! J’ai agi au non de l’état de nécessité moi ! » Pauvre tarte. Quand je lis ça, je me demande vraiment pourquoi des dizaines de milliers de personnes passent par la case prison chaque année pour des histoires de vols, de deals, d’escroqueries... C’est pas être en état de nécessité que de vouloir vivre dignement ? Que de vouloir bouffer convenablement ? C’est quand même marrant de voir tout ces gens faire des manières parce qu’ils pensent avoir une place plus respectable que d’autres pour faire passer leurs idées. Mais c’est dommage les gars, maintenant on dirait que l’Etat en a rien à foutre de vos luttes, que vos revendications légitimes n’intéressent pas grand monde. Vous vous retrouvez comme des cons, fichés à l’ADN et en plus on vous fait passer pour des délinquants ! Merde hein ? Mais les délinquants qui ont donné leur ADN depuis les débuts de l’application de la loi, il y en a eu un paquet et bizarrement tout le monde ou presque s’en foutait. Mais c’est vrai j’oubliais, c’est toujours la même ritournelle ; il y a ceux qui méritent le fichage parce qu’ils sont une menace à l’ordre public et ceux qui ne le mérite pas, parce qu’ils croient servir l’ordre public... Mais le pouvoir s’en tape que trois connards écrasent des épis de maïs, surtout que le paysan à la moustache n’a fait que 1% aux élections, il ne représente plus rien, les personnes qui le suivent ne peuvent plus être vu comme légitime. Donc ça gueule. Et on se défend comme on peut, en invoquant la sainte « désobéissance civile » qui se voudrait être le moyen ultime pour interpeller nos dirigeants. Là-haut ça doit bien rigoler en attendant. La désobéissance civile, cette belle farce ! Ca va bien pour tout ceux qu’ont pas trop envie de ce mouiller, qu’ont bien trop à perdre à remettre en question les bases iniques de notre société. Ca mange pas de pain et en plus on à l’impression de faire avancer les choses. Mais c’est un mensonge ! Disons maintenant clairement les choses. Je pense que tous ces politiques, ces militants, ces faucheurs, ces syndiqués, hormis avoir peur des abus qui peuvent être fait par le fichage ADN, ont avant tout peur d’être considéré comme des personnes qui n’appartiennent plus au cadre public et civil. C’est ça qui les terrorise. Et finalement de perdre le crédit qu’ils espèrent avoir face à ce qu’on appelle bêtement, « les citoyens », « l’opinion public » et par-dessus tout, la peur de ne plus être entendu par le pouvoir. Et par là, d’être considéré comme faisant partie de toutes ces personnes marginalisées qu’on appelle des criminels. La peur suprême, c’est celle là ; être considéré comme membre de la grande famille des criminels. Ne vous voilà plus dans des actes de « désobéissance civil » mais dans des actes de « désobéissance criminelle » ! On a bien compris que ceux qui veulent faire valoir leurs actes - comme les faucheurs- attendent ou se rendent religieusement par eux même à la justice. Leurs actes, qu’ils jugent légitimes, ils les argumentent de manière politique. Et devant la justice leurs comparutions doivent devenir une tribune pour un procès qu’ils souhaitent de tout leur cœur, politique. Mais ils passent tristement et simplement pour des « délinquants qui saccagent la propriété d’autrui » et c’est tout. Mais faut il rappeler que tout procès est politique ? Que toute condamnation est le fruit d’une situation politique, historique précise ? Que le pouvoir en place enferme tout ceux qui ne suivent pas ses obligations, sa morale ? Tous ceux qui ne suivent pas sa politique et l’enfreignent, sont des délinquants. Et chaque délinquant emprisonné est un prisonnier politique. Cette séparation entre politique et droit commun, arrange surtout ceux qui ont la prétention à accéder au pouvoir. C’est une séparation utile pour les ratés politiques qui veulent se faire entendre et espèrent un jour tâter du pouvoir. Je finirai cette histoire en disant juste que je ne suis pas étonné de constater toutes ces aberrations. Je vois clairement que la situation sociale se raidit. Et moi le « casseur », je finirai peut-être un jour par être dénoncé par toute cette bande de guignols alter-mondialistes, comme ça s’est déjà vu. Et que je finirai bien par être un des criminels responsables de leurs maux. Nantes, le 25 septembre 2007 E.A

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