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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
1 novembre 2010

Manifestations : Comment la police retrouve les casseurs

Nanterre : La traque policière des émeutiers de la semaine dernière

La Sécurité publique applique à ces petits voyous les techniques
d'enquête criminelle.

Un jeune interpellé par les forces de l'ordre, le 19 octobre à Lyon. En
banlieue parisienne, des policiers ont exploité des sources vidéo pour
identifier les meneurs de plusieurs échauffourées.

«Même après la manif, l'enquête continue.» La nouvelle stratégie du
ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, contre les casseurs commence
à porter ses fruits. Plusieurs voyous ont été interpellés en région
parisienne, après une enquête minutieuse. Et d'autres interpellations
devraient suivre un peu partout en France.

Dans les Hauts-de-Seine, onze jeunes, dont huit mineurs, ont ainsi été
interpellés jeudi, après des investigations qui auront duré huit jours.
Travaillant à la manière de la PJ, les policiers en tenue ont exploité
les photos et les vidéos prises lors d'échauffourées à Nanterre. Y
compris depuis l'hélicoptère qui filmait les heurts. «Ces vidéos
permettent de lire jusqu'à la marque des chaussures des émeutiers !»,
s'enthousiasme un officier de police. Dans cette enquête, un suspect a
été trahi par sa chevalière en or, bien reconnaissable. D'autres ont eu
le tort de laisser leurs empreintes sur le montant des abribus qu'ils
brisaient ou des traces d'ADN sur les pierres jetées sur les forces de
police. Or quelques gouttes de sueur suffisent aujourd'hui à confondre
un malfaiteur.

Il y eut d'abord le temps de l'urgence. Sur les quelque 2500 casseurs
arrêtés en France, dont environ 1800 placés en garde à vue, depuis le
début du mouvement contre la réforme des retraites, le 12 octobre,
l'immense majorité des personnes interpellées l'a été en flagrant
délit. Ce nombre important d'arrestations a pu être obtenu notamment
grâce au recours d'agents infiltrés dans les cortèges. Une technique
redoutable qui expose cependant la police aux accusations de
provocation de la part des manifestants.

La polémique entretenue par le président du Parti de gauche, Jean-Luc
Mélenchon, en milieu de semaine, n'est donc pas surprenante. Et elle a
appelé à une réponse énergique de la préfecture de police de Paris. Dès
jeudi, le prétendu policier «ninja» qui aurait incité aux troubles a
été interpellé dans un squat. Il s'agirait en fait d'un militant de la
mouvance contestataire radicale…

La police s'informe sur Facebook

De l'autre côté du périphérique, en Seine-Saint-Denis, le préfet
Christian Lambert, ancien du Raid et des brigades d'élite de la police
judiciaire, comme la BRI, a pu faire réaliser environ 300 arrestations
à chaud. Il avait lui aussi mis en place un dispositif léger composé de
policiers en civil et d'agents des forces mobiles. L'intérêt immédiat
de tous ces «flags», comme disent les policiers, est qu'ils permettent
de neutraliser, au moins le temps d'une garde à vue, ceux qui auraient
pu se retrouver le lendemain même au cœur de nouveaux saccages.

«Mais le résultat judiciaire n'est pas garanti, particulièrement dans
le 9-3, où les magistrats du siège manifestent souvent un degré
d'exigence procédurale inversement proportionnel au poids des sanctions
prononcées», ironise un haut fonctionnaire Place Beauvau.

Curieusement, alors que la loi Estrosi sur les bandes a été votée, les
chefs de police sont encore nombreux à se plaindre des difficultés à
faire condamner les voyous interpellés sur le vif. «L'imputation du
fait est toujours aussi complexe à établir dans le cadre du flagrant
délit, explique un gradé. Les interprétations diffèrent d'une
juridiction à l'autre.» Avoir participé à des violences collectives ne
suffit pas pour être condamné. «Il faut toujours prouver l'implication
personnelle, dire qui tenait la pierre qui a atteint tel
fonctionnaire», résume un chef de groupe de la Sécurité publique. D'où
l'intérêt des dernières enquêtes, qui privilégient la preuve
scientifique.


Au plus fort des troubles, Nicolas Sarkozy avait assuré : les casseurs
«seront arrêtés, retrouvés et punis, à Lyon comme ailleurs, sans aucune
faiblesse». La police lyonnaise devrait le prendre au mot. Dans la cité
des Gaules, c'est sur Facebook notamment que les enquêteurs auraient
trouvé matière à confondre les casseurs. Ceux, en tout cas, qui étalent
imprudemment leurs faits d'armes à longueur de pages.


    Leur presse (Jean-Marc Leclerc,
    Le Figaro), 29 octobre 2010.

Manifestations lycéennes : Sept casseurs arrêtés

Après la vague de violence, l’heure est aux interpellations. Hier
matin, onze jeunes personnes soupçonnées d’avoir participé aux
caillassages et dégradations en tout genre de la semaine dernière à
Nanterre, ont été arrêtées par la sûreté territoriale des
Hauts-de-Seine. Depuis huit jours, les enquêteurs épluchent des
centaines de photos prises pendant les échauffourées et affrontements
avec les forces de l’ordre et des heures de vidéo pour identifier les
casseurs et les arrêter.

Nanterre, le 18 octobre. Les abords du lycée Joliot-Curie ont été le
théâtre d’affrontements, pendant plusieurs jours, entre jeunes casseurs
et forces de l’ordre.

Les premiers suspects ont donc reçu la visite des policiers, hier, dès
6 heures. Excepté un jeune de la cité Gagarine à Colombes, tous vivent
à Nanterre, dans les cités Pablo-Picasso, la Boule, les
Provinces-Françaises, et la plupart sont scolarisés, certains à
Joliot-Curie, siège de la contestation. Parmi les onze personnes
arrêtées, sept sont mineures. Les autres ont entre 18 et 20 ans.

Confondu par une bague

Hier soir, seul un de ces jeunes majeurs, celui qui vit à Colombes,
était toujours en garde à vue à la sûreté territoriale pour
«participation à un attroupement armé, violence volontaire contre un
agent de la force publique et dégradations». Il sera déféré au parquet
aujourd’hui et vraisemblablement jugé en comparution immédiate. Les
trois autres ont été remis en liberté faute de preuves suffisantes.
Quant aux mineurs, parmi lesquels une jeune fille de 14 ans, ils
devraient s’expliquer devant la justice prochainement. Seul l’un
d’entre eux a été mis hors de cause, faute de preuve suffisante
également.

De nouveaux coups de filet devraient être organisés prochainement. La
sûreté territoriale continue d’examiner les photos, prises notamment
depuis les toits et de l’hélicoptère de la Sécurité civile qui a
patrouillé une matinée entière au-dessus du lycée Joliot-Curie et ses
environs. Plutôt que d’essayer d’arrêter les casseurs en flagrant
délit, la police départementale a opté pour une technique
d’investigations un peu plus longue, mais «plus efficace», commente un
proche de l’enquête. Même si l’identification des suspects se révèle
difficile. «Ils sont encapuchonnés, se cachent le visage avec des
écharpes… ce n’est pas évident, mais on y arrive.»

Un des casseurs interpellés hier a été confondu par sa bague. Certains
n’ont pu nier car les policiers ont retrouvé, lors des perquisitions,
les vêtements qu’ils portaient sur les photos dans leurs armoires.
Grande et reconnaissable, la jeune fille arrêtée est photographiée une
batte de base-ball à la main occupée à détruire un abribus de l’avenue
Pablo-Picasso, perpendiculaire à l’avenue Joliot-Curie. «Nous avons
également relevé de nombreuses empreintes digitales et même génétiques
sur les cailloux et projectiles», souligne un proche de l’enquête.


    Leur presse (Le Parisien), 29 octobre.

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