RASSEMBLEMENT CENTRE DE RETENTION DE VINCENNES
*Rendez-vous pour un rassemblement devant le centre de
rétention de Vincennes, samedi 14 janvier 2012 à 16h au
RER Joinville-le-pont (RER A).*
Le vendredi 13 janvier, les juges de la cour d’appel de
Paris rendront leur décision concernant les 6 personnes
sans-papiers inculpées ayant fait appel pour la révolte
collective qui, en juin 2008, après la mort d’un retenu,
embrasa le centre de rétention de Vincennes.
Quel que soit le verdict que la justice assénera aux 6
inculpés, nous continuerons à lutter parce que les
personnes sans papiers continueront d’être pourchassées,
enfermées et expulsées ; et la justice continuera de
valider les reconduites à la frontière et l’enfermement
pour des milliers d’autres personnes.
Depuis juin 2008, le centre de rétention de Vincennes a
été reconstruit et de nouveaux centres ont vu le jour. Ces
nouveaux centres sont construits sur un modèle carcéral,
en général loin des centre-villes et des regards
extérieurs. Le Mesnil-Amelot 3 par exemple, érigé au pied
des pistes de l’aéroport de Roissy, avec ses petites
unités isolées, ses caméras de surveillance, ses rangées
de barbelés et de plantes à épines qui cachent les
retenus et écorchent quiconque s’en approche trop.
Depuis juin 2008, la machine à expulser s’est
perfectionnée notamment grâce à de nouvelles lois. Ainsi
la loi Besson, entrée en vigueur l’été dernier remplit
bien les objectifs clairement assignés à toutes les lois
sur l’immigration : mettre davantage de pression sur les
personnes sans papiers et les expulser plus facilement. Dans
cette même logique, l’enfermement de celles et ceux à
qui l’administration ne veut pas donner de titre de
séjour est de plus en plus long et punitif. Depuis juillet
dernier, la durée de rétention est passée de 32 à 45
jours. Elle était de 12 jours il y a 10 ans...
Dans ces centres où de plus en plus de gens sont enfermés
de plus en plus longtemps, le maintien de l’ordre se fait
comme dans toutes les prisons : à force de menaces et de
répression et à grand renfort de tranquilisants et autres
médicaments censés annihiler toute volonté de résistance
ou de rébellion. Ainsi parmi celles et ceux qui sont
enfermés dans l’attente d’une expulsion qui semble
toujours plus inéluctable, beaucoup sont acculés, entre
révolte et désespoir, à avaler des lames de rasoir, à se
pendre ou à se taillader. D’autres fois, le même espoir
d’échapper à l’expulsion pousse à refuser
d’embarquer, à se cacher et à s’évader.
Si des révoltes, des résistances individuelles ou
collectives ont régulièrement lieu dans les centres de
rétention, elles sont la plupart du temps étouffées et
réprimées avec peu de retentissement extérieur. Dehors,
des solidarités de proximité perdurent, permettant à
quelques personnes sans papiers de ne pas être expulsées
ou de régulariser leur situation. Mais, des luttes plus
larges pour la liberté de circulation, contre les
frontières et leurs prisons peinent à s’exprimer.
Pourtant les frontières, les visas, les systèmes de
surveillance et de contrôle continuent de prospérer et
n’ont jamais autant tué. Ainsi, depuis le 14 janvier
2011, jour de la chute de Ben Ali en Tunisie, ce sont plus
de 2000 personnes qui ont péri en franchissant la mer
Méditerranée.
Nous ne voulons pas nous résigner aux contrôles
d’identité, aux rafles, aux centres de rétention et aux
expulsions. Aux côtés de tous les sans papiers qui se
révoltent pour leur liberté, amplifions les mouvements qui
existent à l’intérieur comme à l’extérieur, qui
s’opposent aux arrestations, empêchent des expulsions,
facilitent des évasions. Brisons l’isolement et
propageons la lutte contre les frontières, l’enfermement
et pour la liberté.
*Rendez-vous pour un rassemblement devant le centre de
rétention de Vincennes, samedi 14 janvier 2012 à 16h au
RER Joinville-le-pont (RER A).*