Rocé - Identité en Crescendo

Dans l’écriture vaste, confondue et riche de Rocé on creuse de plus en plus «  le chant de la France » ; le "silence embaumée qui étouffe les cris du pays" et les connaissances partagées dans un rap parfaitement convaincant bien que le flow n’atteigne pas des sommets, il suit une certaine cadence rythmée par une musicalité trépidante et prenante.

 Sans aucune terre pour fierté mais dans le besoin constant de les raconter et particulièrement de nous raconter la France avec une ambivalence de sentiments réalistes ; son écriture est imagée et métaphorique et quoi qu’un peu médisant et amère, sa subjectivité se mélange avec l’objectivité des rapports humains et ses complexes.

 Faisant une certaine éloge de la solitude pour nous retrouver à nous même, il scande de manière plus parlé que rappé les déguisements humains qui nous confondent. On sent visiblement une recherche intérieure d’intégrité humaine tout en fuyant le regard des autres.

« Je ne sais pas ce que je suis aux yeux des êtres, mais je sais ce que je suis sans », dans la chanson «  le métèque » beaucoup plus personnel que le titre, il balance avec beauté et rigueur les préjugés ; confondant sans cesse ses origines et sans aucune prétention, le délit de fasciés est exacerbée pour mieux trancher. Remettant chacun à sa place dans une juste mesure, l’album est d’une fluidité incroyable.

Avec de mélodieuses « interludes » célébrant Archie Schepp, Rocé m’a conquis !

 C’est vraiment un bel album autant profond que recherché, il a vraiment de la gueule et dessine parfaitement le titre évocateur et très bien choisis qu’est « identité en crescendo ».