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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
3 décembre 2007

LA FAMILLE TASTAN, SYMBOLE DU MARTYRE INFLIGE AUX

LA FAMILLE TASTAN, SYMBOLE DU MARTYRE INFLIGE AUX SANS PAPIERS Le pire serait de s’habituer L’histoire de la famille Tastan est emblématique du martyre quotidiennement infligé aux sans papiers. Le père, Ferzende Tastan a été arrêté une première fois en janvier 2007. Le fils, Sedat, a été placé deux fois en rétention et présenté trois fois à l’embarquement cette année. C’est maintenant au tour du père, Ferzende, d’être en rétention pour la deuxième fois et d’être à nouveau menacé d’expulsion, laissant ses cinq enfants en France pour rejoindre les geôles turques. La famille Tastan a fui la Turquie après l’emprisonnement du père pour son engagement au côté des indépendantistes kurdes. Insuffisant, aux yeux des autorités françaises pour bénéficier de l’asile. En cas d’expulsion en Turquie Sedat est menacé de prison pour s’être soustrait au service militaire. Son père lui, est menacé de 30 ans (trente ans) de prison. Il a déjà été emprisonné plus de deux ans. Les Tastan sont établis à Marseille, les quatre jeunes frères et sours de Sedat sont scolarisés. Sedat travaille dans le bâtiment, un secteur déficitaire en main d’ouvre. Sa compagne, avec qui il est pacsé, l’accompagne dans toutes ses démarches. Le 28 février dernier, Sedat est placé une première fois en rétention. Quelques jours plus tard, il entame une grève de la faim avec 6 autres jeunes kurdes de la prison administrative pour étrangers (CRA) du Canet. Le 11 mars, une centaine de personnes, dont des enseignants et des parents de l’école St Barthélémy où sont scolarisés des enfants Tastan se rassemblent devant la prison (CRA) en solidarité avec les détenus. Sedat, ligoté de la tête aux pieds et porté comme un paquet, est présenté deux fois à l’embarquement pour la Turquie sur des vols AIR FRANCE. Par deux fois (13 et 16 mars), alors qu’il est toujours en grève de la faim, il réussit à refuser d’embarquer, soutenu par les militants du RESF et sa famille dans le hall de Marignane et par les passagers qui refusent de voyager dans les conditions indignes proposées par AIR FRANCE. A sa descente d’avion, il est passé à tabac (une plainte a d’ailleurs été déposée). Le 17 mars, la police réussit à le conduire à Roissy pour une troisième tentative d’expulsion (toujours sur AIR FRANCE) malgré la tentative de suicide de son père qui tente de s’immoler en s’aspergeant d’essence devant la prison pour étrangers (CRA). Il en sera empêché in-extremis. Quatre militantes de Marseille sautent dans l’avion pour suivre Sedat, elles sont rejointes à Roissy par des militants du RESF Ile-de-France. Grâce à la solidarité des passagers d’AIR FRANCE, cette troisième tentative d’embarquement échoue elle aussi. Sedat est traduit le lendemain devant le Tribunal de grande instance de Bobigny pour refus d’embarquer. Ses soutiens sont là. Son avocate, Me Terrel obtient sa libération et le report du procès en septembre 2007 puis un ajournement au 17 mars 2008. Mercredi 24 octobre Sedat accompagné de plusieurs membres du RESF déposait une demande de titre de séjour en Préfecture. Deux policiers zélés, voyant qu’il était toujours sous le coup d’un APRF ont alors tenté de l’interpeller malgré les protestations des personnes l’accompagnant. Avec violences, les renforts policiers ont finalement arrêté Sedat et quatre militants du RESF dont sa compagne de 18 ans. Sedat a été ensuite placé au centre de rétention de Marseille, malgré des interventions d’élus locaux et de citoyens des quatre coins de France (par fax, tel, mail) en direction de la préfecture des Bouches du Rhône et le rassemblement d’une centaine de personnes aux portes de la prison des étrangers (CRA). Une veille a été maintenue toute la nuit. Finalement, Sedat a été libéré quelques jours plus tard par la cour d’appel du juge des libertés et de la détention (JLD) qui a jugé « déloyales » les conditions de son arrestation. C’est maintenant à Ferzende Tastan que s’en prend la préfecture. Arrêté lors d’un contrôle de routine, il est placé en rétention et menacé d’expulsion à court terme. Bien évidemment, à Marseille, c’est la mobilisation générale : conférence de presse, rassemblement, projection, réunion publique, demande de rendez-vous en préfecture... Mais ce n’est pas assez. L’indignation devant ces persécutions sans fin doit gagner tout le monde, dans tout le pays et, pourquoi pas, à l’étranger. Il faut réagir. Le pire qui pourrait advenir serait que l’opinion s’habitue. Que les rédactions des médias se vaccinent : encore un sans papiers qui passe par la fenêtre, encore un enfant rendu orphelin, un nourrisson en garde à vue, une famille éclatée, un père expulsé en laissant cinq enfants en France, pourquoi en parler, c’est tous les jours. Eh bien, oui, c’est justement parce que c’est tous les jours qu’il faut en parler. Et beaucoup. Et ne pas laisser faire. Le RESF appelle toutes celles et tous ceux que ces événements révoltent à le faire savoir en s’adressant directement aux responsables, le préfet des Bouches du Rhône, le ministre de l’Expulsion, le Premier ministre, le président de la République. Il faut empêcher l’expulsion de Ferzende Tastan et exiger que toute la famille soit régularisée. Les dégueulasseries commises en notre nom par des carriéristes glacés, ça suffit. http://www.educationsansfrontieres.org/
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