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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
26 février 2008

Témoignages des retenus du centre de rétention de Vincennes

Fermeture des centres de rétention (11-02-08 /25-02-08) Témoignages depuis le centre de rétention de Vincennes Dans la nuit du Lundi 11 au 12 février 2008 À 1h25 du matin, nous recevons un coup de téléphone de quelqu’un avec qui nous sommes en contact à l’intérieur du centre. Tout a commencé vers 11h30, suite à une provocation de la police. Nous étions devant la télé. La police a éteint la télé sans rien dire, sans explication. On a demandé qu’ils la rallument. Ils n’ont pas voulu. Le ton est monté très vite. Ils ont voulu prendre une personne pour la mettre en isolement. On a empêché la police de la prendre. Ils nous ont demandé de monter dans les chambres pour le comptage, on a refusé. Alors, ils sont revenus en nombre. Ils étaient plus de 50. Ils y avaient des CRS et des policiers. Ils nous ont séparé en deux groupes puis ils nous ont tabassé dans l’escalier, dans le couloir dans les chambres. Je dirai qu’il y a cinq personnes blessées dont deux graves. L’un semble avoir le bras cassé, l’autre le nez cassé. Pour celui qui a le nez cassé, ils sont rentrés dans sa chambre et ils l’ont tabassé. Il y a plein de sang dans sa chambre et dans le couloir. L’infirmier est venu et il a dit qu’il ne pouvait rien faire et qu’il fallait appeler les pompiers. Les pompiers sont venus. Ils ont emporté cinq ou six personnes. Certains sont à l’hôpital, d’autres sont en isolement, on ne sait pas trop. Témoignage recueilli ce matin mardi 12 février 2008 à 11 h Entre 3h30 et 4h, ils sont venus nous fouiller. Ils nous ont tous sortis dehors. Certains n’ont pas eu le temps de s’habiller. On a attendu une demi-heure dans le froid. Pendant ce temps-là, ils ont fouillé les chambres. Puis, ils nous ont fouillé 10 par 10. Quand nous sommes rentrés dans les chambres, on a trouvé un Coran déchiré et piétiné. Des chargeurs de portables détruits, les files coupés, des téléphones avaient disparus. Mardi 12 février 2008 La personne que nous avons au téléphone nous explique qu’elle a été libéré. Avec elle, 17 autres personnes ont été libéré pour recevoir les résidents raflés du foyer de la terre aux curés. -------------------------------- J’ai parlé avec une personne arrêté au foyer dans le XIIIe. Il ne vivait pas au foyer, il était venu voir son cousin. Il m’a dit que la police a défoncé toutes les portes. Cette nuit lors du comptage, ils ont appelé les CRS de peur que l’on se révolte à nouveau. Il ne s’est rien passé. Mercredi 13 février 2008 Aujourd’hui, la police des polices (IGS) est venue dans le centre. On a témoigné contre les policiers qui ont tabassé les mecs et pour le coran déchiré. On attend maintenant de voir comment ça se passe. Quatre personnes sont toujours en isolement. Ils les ont pris quand il y a eu les violences. On ne peut pas les voir. On ne peut pas leur parler. Vendredi 15 février 2008 Depuis l’arrivée des gens du foyer, le centre est archi-plein. Tous les soirs, les CRS et un inspecteur sont présents pour le comptage. Pour l’instant, c’est plutôt calme. Lundi 18 février 2008 Rien de nouveaux. C’est calme. Deux personnes ont été libéré aujourd’hui. Il y a des gens qui dorment par terre. Les CRS ne viennent plus pour le comptage. Il y a seulement les policiers. Ils ne restent que trois anciens qui ont participé à presque toute la mobilisation. Les autres ont pour la plupart été libéré. C’est difficile de parler avec les nouveaux. Ils sont déprimés. Ils viennent de garde à vue. Ils ont peur. Dans l’autre bâtiment les gens crèvent de froid. Il n’y a plus de chauffage. Mardi 19 février On s’est réuni aujourd’hui, les représentants de chaque communauté étaient présentes. On pense faire une grève de la faim de quatre jours. Mais on veut que tous les retenus suivent. Mercredi 20 février Hier soir, on a fait une réunion, on est resté longtemps, on a parlé de la grève de la faim. Ce matin on a parlé avec les maliens, parcequ'il faut qu'on soit tous solidaires. On essaie d'organiser les choses. On s'est mis d'accord sur qua tre jours pour le grève. Après on a fait la lettre pour la cimade et là ma chambre c'est comme un bureau, tout le monde vient la signer ! On essaye de contacter les gens de l’autre centre pour qu’ils suivent. ------------------------- On a commencé la grève de la faim ce midi. Personne n’est allé manger. Six policiers sont allés voir les Chinois pour leurs dire de manger. Ils ont refusé. Après, on s’est regardé et on a rigolé. Jeudi 21 février Matin Cette nuit, ils ont déchiré ma carte. Ma chambre est devenu un bureau. Les gens viennent pour signer le texte ou quand ils ont besoin d’un renseignement, d’une information. Alors, j’ai collé ma carte sur la porte avec de la confiture pour que les gens sachent que c’est içi. Le matin, je l’ai retrouvé par terre déchiré. Il ne m’aime pas. Un policier m’a bouculé dans les escaliers. Je lui est demandé de s’escuser. Ils m’ont mis en isolement. Après-midi On a arrêté la grève. La police est venu parler aux gens. Une trentaine de personne est allée manger, cela a cassé le morale des autres. Vendredi 22 février Un sénateur UMP et un journaliste sont venus nous voir. Samedi 23 février On s’est mobilisé parce qu’une personne a dépassé les trente deux jours et il ne le libérait pas. On est passé dans toutes les chambres pour expliquer la situation. On est tous descendu à l’accueil. On a tapé sur les tables, on a crié « liberté ». Le chef du centre est descendu et il a demandé pourquoi on faisait cela. On a expliqué le cas. Il a dit qu’il allait téléphoner à la préfecture. Une heure après il est redescendu et il a dit : « Tu peux aller chercher tes affaires, tu es libre ». lundi 25 février 2008 Plusieurs sénateurs sont venus nous voir. Il y avait aussi François Hollande. Nous avons parlé avec lui. fermeturetention@yahoo.fr
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