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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
8 juillet 2008

Témoignages de deux retenus sans-papiers

Vendredi 4 juillet 2008, CRA Cité, 20h.
Récits de l'incendie du centre de rétention de Vincennes par deux retenus au tribunal ce jour là et aujourd'hui au centre de rétention de Cité

Premier témoignage
« Ici c'est calme, ça va. Dimanche (le jour de l'incendie), j'étais en
jugement, j'étais pas là. J'étais au Tribunal de Paris, au retour quand on a
terminé le jugement, on est reparti là bas (CRA de Vincennes). On est arrivé
à 15 heures, on était huit (dans la fourgonette). On a vu la fumée, on a pas
compris ce qu'il se passait. Ils les ont tous transférés, Nantes, Lille,
Marseille.. Ici on est encore huit de Vincennes, deux ou trois personnes ont
été libérées »

Deuxième témoignage
« Il y avait des gens qui étaient avec moi, ils sont sortis aujourd'hui.
J'étais à Vincennes dans le CRA 1. Ils nous ont mis dans le CRA 3. Le jour
où il y a eu le feu, j'étais en jugement à 3 heures moins le quart, on a
attendu le résultat, après il nous ont transférés jusqu'à Vincennes. Il
était 5 heures et demi, quelque chose comme ça et quand on est arrivés à
Vincennes, on a vu le feu, on est jamais sorti de la camionnette. Il y avait
du brouillard, de la fumée, les policiers étaient paniqués, ils étaient pas
au courant. On est resté vingt minutes dans le camion, on a fait demi-tour
et on on est parti. On est arrivé vers 6 heures et demi à Cité (18h30). On
nous a rentrés dans les cellules, avant on nous a mis dans le hangar au sous
sol jusqu'à onze heures du soir et après ils nous ont amenés dans les
cellules. Ici il y a deux étages, on voit le jour dans la cour. On va au
premier étage, on va au deuxième étage, on voit pas le soleil, on voit rien
du tout, sauf dans la cour. Pour l'instant ils ont été gentils les flics,
mais voilà si on demande une boisson on a pas de boisson, si on demande un
stylo pour écrire ils ne nous le donnent pas. Ils passent tous les jours
nous compter, dans les chambres ils nous comptent deux ou trois fois par
jour.

Chaque matin, la CIMADE nous appelle tous un par un. On leur donne des
renseignements, on parle toujours avec eux mais il n'y a aucune nouvelle.
J'ai donné tous mes documents à la CIMADE pour contacter ma famille, ça fait
presque dix jours, ils ne les ont jamais contactés. Ici il y a 20 presque 25
personnes et ils en ramènent encore, il y a des gens qui sortent, il y a des
gens qui rentrent. Il y a des chambres par deux et des chambres par quatre.
Au premier étage ce sont des chambres de deux et au deuxième étage il y a
des chambres de deux et de quatre. On peut communiquer entre les étages. A
partir de minuit il n'y a pas de télé, à partir de minuit il n'y a pas la
cour pour les cigarettes, il n'y a pas de boisson, y a rien, y a pas de
stylos pour écrire les numéros, on est dans la galère. »


Vendredi 4 juillet 2008, CRA de Plaisir, 21h.
Retenu du CRA de Plaisir
« Je suis au centre depuis une semaine. Ici il n'y a pas de femmes. Il y
avait une femme, elle a été expulsée aujourd'hui. Ici il n'y a qu'un
bâtiment. On est entre 20 et 30 personnes. Il y a que des hommes. Ici il n'y
a personne de Vincennes. On dirait qu'on est dans une prison. Il y a une
petite cour neuve. Franchement on galère. On est deux par chambre. C'est ce
que je vous dit, on est en prison. Il y a juste une infirmière. Le médecin
il ne vient pas tous les jours. Ça fait deux trois jours qu'il n'y a pas de
médecin.
La CIMADE on les voit pas. Ils nous font galérer. Ils sont venus
aujourd'hui, ils viennent, ils font rien, ils rentrent dans leur bureau et
ils ferment la porte. Ils sont pas là."

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