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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
14 janvier 2008

Fermeture des centres de rétention

Nous continuons de téléphoner quotidiennement au centre de rétention de Vincennes. On nous a confirmé que la semaine dernière dans un pavillon, une vingtaine de personnes ont refusé de s’alimenter pendant au moins trois jours. Personne n’en a rien a su. Nous n’avons jamais réussi à prendre contact avec elles. Nous avons plusieurs fois appelé sur les cabines téléphoniques. Mais à chaque fois, nous sommes tombés sur les mêmes réponses : « Ici tout va bien. Tout le monde mange. La police est correcte avec nous. » Crainte de la police ou réponses dictées par elle ? Nous n’en sauront rien. Ce qui est sûr, c'est que les autorités du centre voudraient que rien ne sorte. Elles organisent des visites guidées aux médias pour nous faire croire que rien ne se passe à l’intérieur. Les grévistes de la faim s'arrêteront devant le silence qui les entoure. Mais la lutte ne s'arrête pas pour autant. Les médias ne portent attention qu'à des événements bien identifiés comme au mois de décembre ou 150 personnes à Vincennes et au Mesnil-Amelot se sont déclarés en grève de la faim. Mais la résistance est quotidienne dans les centres de rétention. Résister c'est se réunir pour discuter quand les flics et leurs caméras en permanence vous surveillent. C'est protester quand la bouffe est périmée. C'est porter plainte quand la police tabasse. C'est gueuler ensemble pour obtenir qu'une personne malade puisse voir un médecin. Et cette résistance a lieu tous les jours de l'année. Vendredi 11 janvier 2008 Les détenus commencent par nous raconter, le passage des journalistes d’Envoyé spécial dans le centre de rétention de Vincennes. Les détenus voulaient leur dire la manière dont ils ont été arrêtés, les conditions dans lesquelles ils sont détenus et dénoncer la politique du chiffre dont ils sont victimes. Mais les « envoyés spéciales » de TF1 ne semblaient pas s’intéresser à ce qu’ils disaient. Ils auraient dit aux détenus qu’ils ne sont pas là pour cela. Le commandant leur a fait visiter le centre, ils ont pris des images et sont partis. Ils continuent de se réunir. Ils dénoncent la manière dont la police leur attribue arbitrairement une nationalité, comment les détenus sub-sahariens sans passeport sont présentés aux ambassades de Guinée, du Mali ou du Sénégal qui délivrent des laissez-passer sans preuve de leur nationalité.Ils dénoncent les arrestations abusives devant les ambassades. Quand nous leur avons posé la question des soins, les détenus nous ont répondu que les médecins donnaient toujours le même cachet d’aspirine qu’il s’agisse d’un mal de ventre ou d’une irritation. À l’intérieur du centre, les fouilles répétées continuent. Avant-hier, on leur a servi de la nourriture périmée depuis le 25 décembre 2007. Dimanche 13 janvier 2008 Les détenus nous racontent que la veille, deux personnes ont été transférées au CRA de Vincennes. Toutes les deux victimes d’un malaise, les pompiers sont intervenus et les ont emmenés. Lorsque les détenus ont demandé des nouvelles d’eux, le commandant n’a pas voulu leur répondre. Un détenu témoigne de ce à quoi peut ressembler une journée au centre de rétention de Vincennes. « Tous les matins on nous fouille. On descend au réfectoire vers 9 h. Il n’y a pas d’eau chaude pour le café. Lorsqu’on le signale, les policiers nous répondent qu’ils ne sont pas là pour ça, qu’ils sont juste là pour nous surveiller. Ils ne veulent pas s’occuper de ça. Ce midi, on nous a servi des haricots blancs périmés depuis le 5 janvier. Quand on l’a signalé, on nous a répondu qu’ils n’étaient pas là pour regarder les dates. Qu’ils ne voulaient rien savoir. On l’a signalé à la CIMADE qui elle a écrit un texte pour en témoigner. Pendant la journée on peut circuler mais on doit rester dans les chambres. Quand on veut se reposer, les policiers veulent fouiller les chambres. La nuit, ils sont dans le couloir. Lorsque q’on doit se rendre aux toilettes, ils nous suivent et laissent la porte ouverte Ils nous provoquent. Ils nous dérangent la nuit en mettant l’alarme entre minuit 1 heures, pour qu’on ne dorme pas Malgré tout, on doit se réunir pour communiquer Il ne faut pas qu’on lâche. Il faut que tout le monde soit d’accord pour relancer la lutte. »
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