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Libre rage ( relais et point de chute !)
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Libre rage ( relais et point de chute !)
12 février 2011

Pour que crève le vieux monde, Semaine de solidarité et de luttes

12,13 et du 20 au 27 février 2011 à Paris... comme partout

On a souvent l'impression de vivre dans un monde où rien ne change. D'un
côté les riches continuent de s'engraisser effrontément sur notre peau, et
d'un autre l'Etat renforce toujours plus son contrôle sur nos vies :
occupation policière des quartiers, vidéosurveillance, fichage,
réquisition préfectorale de grévistes, multiplication de lois
sécuritaires, déportation des sans-papiers et des Rroms, chasse aux
vendeurs à la sauvette, incarcération et psychiatrisation croissante de
franges entières de la population...

Cependant, dans cette vaste prison sociale où l'on tente de survivre ente
boulots de merde, allocations grattées aux pompiers sociaux et
illégalismes de la misère, il arrive que le couvercle saute. Ce fut par
exemple le cas lors des émeutes enflammées parties des banlieues en
novembre 2005, ou lors des manifestations sauvages au printemps 2006
contre le CPE. Et cela a pu se produire parfois à partir des blocages sur
tout le territoire pendant le dernier mouvement contre les retraites.
Le pouvoir a beau tenter de serrer toujours plus les vis et les ceintures,
la révolte est toujours prête à exploser, inattendue et souvent hors
contrôle.

En juin 2008, la prison pour étrangers de Vincennes crame après plusieurs
mois d'affrontements. En se rendant justement à une manifestation de
solidarité, Bruno et Ivan sont arrêtés en janvier 2008, puis incarcérés
pour des fumigènes et des clous tordus. Ils font plus de quatre mois de
prison avant de se soustraire au contrôle judiciaire, et de se faire la
malle. En décembre dernier, Bruno est repris par les chiens en uniforme.
En février, c'est au tour d'Ivan. Ces deux camarades sont désormais
incarcérés, avec en plus une accusation d' "association de malfaiteurs à
finalité terroriste" !
Le procès des 10 sans-papiers inculpés de l'incendie du centre de
Vincennes se profilant pour janvier 2010, de nombreuses initiatives de
solidarité se multiplient contre la machine à expulser dans plusieurs
villes (tags, débats, banderoles, manifestations, sabotages,
occupations...). L'Etat souhaite maintenant présenter une nouvelle fois
l'addition à une partie de ceux qui ont participé à cette lutte : après
une quinzaine de perquisitions l'an dernier et une dizaine de mises en
examen, Olivier et Dan sont en taule depuis janvier.
Pourtant, on sait bien qu'aucune répression ne saurait arrêter la lutte.
S'il en était encore besoin, les mutineries dans les centres de rétention
de Bobigny et de Vincennes à l'automne 2010, ou encore l'opposition d'une
trentaine de passagers d'un vol Air France à l'expulsion de sans-papiers
mi-janvier 2011 en témoignent.
Nous continuerons à nous solidariser avec les révoltes des indésirables
chassés du paradis marchand occidental, tout comme nous continuerons à
nous battre pour un monde sans patrie ni frontières.

A deux pas d'ici aussi, la révolte explose contre des conditions de vie
insupportables : qu'il s'agisse des émeutes incessantes en Algérie, ou du
soulèvement en cours en Egypte, après bien sûr celui en Tunisie. Certains
en parlent même déjà comme d'une révolution, alors que rien, ou si peu n'a
vraiment encore changé. Les patrons continuent d'exploiter à vil prix dans
leurs bagnes industriels, touristiques ou portuaires, l'Etat reste en
place en présentant une façade un peu moins autoritaire, l'opposition
tente de récupérer la mise pour se partager le gâteau. « Alors, tout
changer pour que rien ne change » ? Même soumis à un « régime démocratique
», on constate chaque jour ici que l'Etat n'en reste pas moins assassin,
l'exploitation féroce et la misère la règle.
Pour peu qu'on sache s'en saisir collectivement, une possibilité reste
néanmoins toujours ouverte : s'organiser sans chefs ni médiations (sans
partis ni syndicats, sans religieux ni militaires), pour enfin tout
bouleverser... pour une liberté démesurée.

Car au fond, c'est toujours et partout le même chantage. Il faudrait se
tuer au travail ou crever au chômage pour des miettes. Dans le vaste flux
de marchandises en circulation, dont nous faisons tous partie, rares sont
alors ceux qui parviennent à s'en sortir. Face à la CAF ou à Pôle Emploi,
à un patron ou une agence d'intérim, on est pris dans un même mouvement
qui combine massification de la galère et atomisation de chacun, nous
condamnant à une survie dont on ne voit jamais la fin. Si on sent bien que
notre situation ne peut que s'aggraver, beaucoup se débrouillent déjà au
quotidien pour saboter ou bloquer les cadences, détourner ou perruquer le
sacro-saint outil de production, multiplier l'absentéisme ou les
malfaçons.
Alors, comme il n'y a vraiment plus beaucoup à perdre, reprenons enfin nos
vies en main, loin de l'esclavage salarié et de la mendicité servile !

Nous appelons donc à une semaine de luttes et de solidarité qui, au lieu
de partir de la répression et de ses spécificités, continue à diffuser les
luttes et à défendre les idées que l'Etat cherche à briser : par exemple
celles contre les centres de rétention et la machine à expulser, mais
également la solidarité avec les révoltés des deux côtés de la
Méditerranée. Si nous proposons un cadre collectif  au cours de cette
semaine-là, il ne s'agit pas  pour autant d'aplanir les différences des
uns et des autres derrière un énième « front commun contre ». Nous
souhaiterions plutôt que chacun s'en saisisse pour échanger et se
confronter, et  lance différentes initiatives qui se répondront les unes
aux autres dans une perspective anti-autoritaire : pour un monde sans
frontières ni enfermements, sans Etats ni exploitation, refusant toute
médiation, afin de se débarrasser de toute domination, qu'elle soit
« démocratique » ou pas.

_________________________________________


PROGRAMME COLLECTIF PARISIEN

Samedi 12 février
19h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet. Concert en
solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale.

Dimanche 13 février
16h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Assemblée Générale d’ouverture
de la semaine de solidarité et de luttes

Dimanche 20 février
21h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Concert en solidarité avec les
prisonniers de la guerre sociale.

Lundi 21 février
19h, lieu à préciser... Discussion autour des révoltes en Afrique du Nord
: démocratie ou révolution ?

Mardi 22 février
19h, lieu à préciser... Discussion autour de la répression.

Mercredi 23 février
15h, au métro Belleville Table de diffusion de textes
19h, rue Sainte Marthe, M° Belleville. Rôtisserie en soutien au journal
’’Luciole’’ et aux prisonniers de la lutte contre la machine à expulser.

Jeudi 24 février Pause

Vendredi 25 février
18h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Soirée sur
migration-exploitation. Projection du film ’’Rosarno : Le temps des
oranges’’ suivi d’une discussion. Cantine en soutien aux prisonniers.

Samedi 26 février
16h, lieu à préciser... Discussion. Des rafles aux expulsions : comment
lutter contre la machine à expulser ?

Dimanche 27 février
16h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet. Assemblée
Générale de clôture de la semaine de solidarité et de luttes.

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